La route entre Fruita/Grand Junction et Ouray est agréable et surtout pas longue: À peine deux heures.
C'est donc environ une heure trop tôt que nous sommes arrivées à notre camping, lequel est très bien situé, au centre-ville de Ouray.
En effet, il faut garder en tête qu'il y a des heures limites pour le "check in" et "check out" dans les campings. Souvent il y a moyen d'avoir un stationnement d'accommodement en attendant que l'emplacement soit libéré et nettoyé par le personnel du camping.
C'est ce dont nous avions besoin, puisque dans la petite ville de Ouray il peut s'avérer compliqué de stationner un ensemble de véhicules comme le mien, même si celui-ci n'est pas de très grande taille.
Finalement, la dame au bureau d'accueil a choisi de nous permettre de nous installer sur nos emplacements respectifs qui étaient libres, de toutes façons.
Comme je l'indique plus haut, le camping est très bien situé, à quelques minutes à pied seulement des bons restos, de quelques pistes de randonnée pédestre et surtout du centre de "Hot Springs".
La petite pause de trois jours à Ouray était bienvenue, d'autant plus que je commençais à être un peu fatiguée du rythme plutôt rapide qu'on avait maintenu sur l'itinéraire jusque là. Un moment donné, se poser, sortir les chaises sans devoir les ranger quelques heures plus tard, ça fait beaucoup de bien.
Pour la première journée, je me suis contentée d'une petite randonnée puis d'une fin de soirée relaxante dans les spas.
D'ailleurs, parlons-en des spas! Certains me connaissent et savent que j'adore me prélasser dans l'eau chaude. Ouray, comme plusieurs autres endroits dans la région des San Juans au Colorado sont reconnus comme destinations "bien-être" à cause des eaux thermales naturelles qui viennent des montagnes environnantes.
Il était évident que j'allais profiter de l'expérience offerte à Ouray.
Je vous dirais que le plus spectaculaire c'est la vue qui s'est offerte à moi pendant que je relaxais dans le spa le plus chaud, qui est d'ailleurs réservé qu'aux adultes.
Pour ce que est des eaux thermales, j'ai été impressionnée par la chaleur qui s'en dégage. Cependant, comme l'endroit est achalandé, les responsables n'ont pas le choix de la traiter au chlore. Ça enlève à mon avis l'effet minéralisé de ces eaux dites "naturelles".
Mais bon, que voulez-vous, il faut ce qu'il faut. Entre un peu de chlore et me gratter la peau pendant des jours, je choisis d'accepter le traitement au chlore. Il en reste que j'ai adoré l'expérience et que je la répéterai sans hésiter.
D'ailleurs, le bain le plus chaud est tel qu'il est difficile d'y rester plus de 10 minutes. J'aimais bien aller faire des longueurs dans l'eau plus "fraîche" de la piscine à proximité, puis revenir dans l'eau chaude ensuite. Un autre bain chaud mais plus tempéré est disponible, celui-là pour toute la famille. C'est un excellent entre-deux.
Si vous comptez visiter l'endroit, je vous conseille de vous garder les bains pour la soirée, quand il y a moins de monde et surtout moins d'enfants. Je précise bien que j'aime beaucoup les enfants. Mais quand le but de l'activité est d'aller relaxer, on apprécie que ceux-ci soient sur le point d'aller au lit plutôt qu'à lancer des ballons un peu partout. Le centre est accessible jusqu'à 22h en soirée. Cela laisse amplement le temps d'en profiter. En plus, on dort si bien après une séance au spa!
Ouray, comme à peu près toute la région des San Juan est un paradis pour les randonnées en 4X4. Je ne pouvais pas cacher mon excitation à l'idée d'essayer une nouvelle piste avec le Jeep! Mon choix s'est arrêté sur Imogene Pass. En temps normal, cette piste traverse les montagnes et relie Ouray et Telluride. Bien qu'on était déjà à l'aube du mois de juillet, une partie de la piste au sommet était fermée à cause de la neige. Il fallait donc retourner sur nos pas pour revenir à Ouray.
Dans la piste nous avons rencontré David et son fils, deux très gentils monsieur originaires du Texas mais maintenant installés à Ouray pour l'amour de ses paysages montagneux. David s'était arrêté pour nous demander si tout allait bien alors que je m'étais rangée sur le côté pour retirer la boule d'attelage qui avait tendance à frotter au sol lorsque la piste prenait trop d'inclinaison. On a bien vite sympathisé et David nous a pris sous son aile pour nous guider jusqu'au sommet de la piste. De fut très apprécié et surtout très agréable! La piste est relativement technique et nécessite parfois de bien réfléchir à la trajectoire à prendre pour franchir les obstacles.
À certains endroits on est impressionné par l'inclinaison du véhicule alors qu'un précipice se trouve au seuil de la portière. David m'avait bien prévenue "you'll find it a bit scary but trust me, you'll be fine!".
Manifestement, David connaissait la piste par coeur et cette randonnée pour lui n'était qu'une petite sortie du dimanche!
Rendue au sommet, on se tape dans les mains "That is a World Class Trail, you did it! You deserve a badge!". En effet, une Subaru n'aurait pas pu passer, encore moins une Mini-Van. Ça a cogné dur sous le Jeep à quelques reprises, j'ai dû serrer les dents. Finalement, rien de cassé sur le Gladiator. Comme m'a dit David avec le sourire, "C'est pour ça que tu l'as acheté, n'est-ce pas?". Effectivement, ce défi était sur mesure pour mon petit camion rouge dont la destination n'est pas que de rouler sur l'autoroute.
Le jeep est sorti complètement indemne de Imogene Pass, mais ce ne fut pas le cas de mon drone. Je n'avais pas fait voler ce dernier depuis longtemps alors mes réflexes n'étaient pas au meilleur. En voulant faire un survol en "mastershot" j'ai mal évalué le terrain et le drone a percuté un rocher à flanc de montagne. Il faut comprendre que le DJI Air 2S est muni d'une multitude de capteurs, vers le haut, vers le bas, à l'avant et à l'arrière, mais pas sur les côtés. Évidemment, pour faire le mastershot, le drone devait voler latéralement. Il n'a donc pas vu l'obstacle avant de s'écraser dedans.
J'étais déjà en train de prononcer le décès du drone et chercher du signal pour en commander un neuf quand David est parti hors sentier dans la montagne pour tenter de le retrouver. Et puis, en effet, le drone n'étais pas mort, il continuait de me signaler sa position. Il a fallu escalader, et quand ma télécommande le détectait bien, je pouvais le mettre en mode lumières et beeping. Il se mettait donc à flasher de tous ses feux de position et émettre des sons pour faciliter le repérage. Je n'y croyais pas, on l'a retrouvé! Un drone gris sur de la roche grise, dans l'immensité des montagnes enneigées, à près de 13 000 pieds d'altitude, faut le faire! C'est Marie qui, agile comme une chèvre de montagne est allé le récupérer au bord de la falaise escarpée.
Autre anecdote au passage: David a trouvé un autre drone, un DJI Mini 2, complètement mort. Bien-sûr ce n'était pas le mien, mais il semble bien qu'on avait affaire avec une montagne mangeuse de drones!
Pour finir avec les petits stress, pendant notre randonnée de sauvetage, le jeep était stationné avec une sérieuse inclinaison. De retour à bord du véhicule, la jauge me dit qu'il n'y a plus d'essence! Heu. J'ai tu percé le réservoir d'essence avec mes niaiseries moi-là? Au fur et à mesure qu'on descendait (la face quasiment collée au pare-brise tellement l'inclinaison était intense) je doutais de plus en plus que j'allais me rendre en bas sur mon autonomie.
Finalement, une fois sur l'asphalte, la jauge indiquait que mon essence était légèrement au dessus du quart. Pas besoin d'aller étendre une gomme balloune pour boucher le réservoir, il était intact!
Néanmoins, si je peux donner un conseil aux "jeepeux" en herbe: Si vous allez faire quelque chose dans le genre de Imogene Pass, faites le donc avec un réservoir complètement plein. Vous douterez moins et garderez votre sérénité!
En tout nous avons passé trois jours à Ouray, ça aurait pu être plus, mais il nous restait tant à voir en chemin vers l'Oregon. Il fallait me faire à l'idée et reprendre la route au moment prévu!
Ouray, t'inquiètes, je reviendrai!
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