lundi 19 septembre 2022

Cape Cod et retour à la maison, fin de la cavale!

 Me voici de retour dans ma douce maison.

Je ne vous avais pas parlé de mon séjour à Cape Cod, alors voici!

Tout au long de mon voyage j'ai partagé ma géolocalisation avec quelques personnes de confiance.  J'avais mon ami Jean-Rock, ma tendre amie Yo ainsi que Céline et Monik qui pouvaient me suivre à la minute près, pas à pas, sur la carte de Google maps.

J'avais par le passé toujours été réticente à partager ma géolocalisation avec qui que ce soit.  Mais pour les fins du voyage, Monik a su me convaincre et je ne l'ai pas regretté.  Comme je voyageais seule, cela me donna un certain sentiment de sécurité que de savoir que quelques personnes savaient où je me trouvais.

En même temps, ce fut particulièrement amusant de savoir aussi où se trouvaient Monik et Céline puisque nous nous sommes rejointes d'abord au Colorado, puis nous avons gardé contact pendant la suite de nos voyages respectifs.  Nous nous sommes ensuite rejointes à Cape Cod, vers la fin de mon périple.

Alors que nous étions toutes sur la route en direction de Cape Cod, il était amusant de voir où chacune étaient rendues.  C'est là que les filles m'ont contactées et ont su que je vivais des ennuis avec la roulotte, que j'étais dans la pluie et que j'en avais marre!  Et puis j'avais Skye, couchée sur le dos, la face étampée dans le filet de son hamac, une babine collée dans le tissus, le regard vide... Manifestement, elle aussi elle en avait marre.

J'avais quitté Fredonia, NY à 09:00 le matin après une visite au Walmart, encore pour refaire une provision d'epoxy.  À mon arrivée à Brewster MA vers 19:00, j'ai été accueillie par un autre couple d'amis, ils avaient été mis au courant de mon bris et de ma hâte d'arriver pour un peu de repos.  Il est difficile de décrire le bonheur que j'ai ressenti en les voyant venir m'accueillir dès mon entrée sur le camping.  

Hélène a immédiatement pris Skye pour l'emmener marcher pendant que Sylvain s'est chargé de me guider pour reculer la roulotte sur mon petit terrain en pente.  À peine la R-Pod décrochée du camion, on me servait une bière bien froide.  De petits gestes qui m'ont beaucoup réchauffé le coeur!

Les filles sont arrivées quant à elles le lendemain, ayant coupé la route en deux pour un "harvest boondocking" au Vermont.

Il s'agissait de ma première visite au Massachusetts, je n'avais jamais visité Cape Cod auparavant.


J'ai trouvé l'endroit magnifique et j'ai été particulièrement frappée par la très grande amabilité des résidents. 

Il est manifeste que Cape Cod est le terrain de jeu des Bostonnais et à voir les résidences qui s'y trouvent, les gens y sont de bien nantis à très très bien nantis.  Malgré tous les préjugés que l'on pourrait avoir, jamais je n'ai senti une pointe de snobisme, bien au contraire.  Les gens sont souriants, avenants et même curieux.

Fait amusant, lors d'une visite à l'épicerie, on m'a demandé à deux reprises différentes si c'était possible de prendre mon véhicule en photo.  L'ensemble du support avec les planches à voiles, le tube pour les mats ainsi que le "tonneau cover" suscite beaucoup d'intérêt semble t'il.  Et devinez quoi?  Ces deux personnes qui m'ont dit adorer mon véhicule et vouloir se procurer exactement le même étaient... des femmes!

Hé oui Messieurs, il semble que le plaisir de conduire un "truck" ne vous est plus exclusif!

Cette région a la réputation d'être assez venteuse en septembre.  Cependant, ici aussi quelque chose est venu perturber les habitudes et le vent n'a pas vraiment été au rendez-vous.  Il semblerait que l'ouragan Earl qui passait au large de l'océan Atlantique soit le coupable.  Son énergie a tout aspiré vers sa position dans l'Atlantique, créant un effet de vide sur la côte.

En résumé, je n'ai eu qu'une seule journée de kitesurf à Crosby Landing Beach et c'était de la grosse voile (12 mètres).  Néanmoins, j'étais contente d'être sur l'eau et de pouvoir en profiter tandis que ça passait.


Par ailleurs, Cape Cod n'est plus célèbre uniquement que par la présence de la famille Kennedy dans cette région, mais aussi par la présence de plus en plus remarquée des grands requins blancs.

Comment ne pas y penser lorsqu'on se met à l'eau?  J'ai beau dire que je n'ai pas peur des requins, que je ne suis pas sur leur menu favori...  Suffit de me dire que je suis en train de m'amuser dans leur boîte à lunch pour réaliser que tout à coup, je ne figure plus au sommet de la chaîne alimentaire.

D'ailleurs les autorités ne manquent pas de nous le rappeler un peu partout sur les plages avec d'immense affiches montrant un beau requin blanc souriant à pleines dents.  Il ne faut pas aller se baigner avec les phoques, disent-ils.


Hé bien.  Dans la baie de Cape Cod à Chapin, je suis allé faire une balade en paddle board avec Skye.  Soudain, deux belles grosses têtes de phoques sont apparues devant moi.  C'est drôle mais je n'étais pas tellement contente de les voir.  En plus, à ce moment là, une vague nous a renversées moi et Skye.  Je ne me suis pas tant inquiétée pour moi que pour Skye à qui j'ai vite ordonné de remonter sur la planche.  Disons que je ne me suis pas éternisée dans les parages. L'activité s'est plutôt terminée avec un vol de drone pour observer les phoques...  De bien jolies bêtes, mais je préfère les regarder des airs avec le drone que de nager avec eux et avoir l'air de faire partie du lunch.

On parle beaucoup des grands blancs, on nous signale fortement leur présence, et selon l'application Sharktivity, ils sont bel et bien là.  Néanmoins, j'ai fais l'exercice de scruter les images satellite utilisées par Sharktivity  tout autours du "hook" de Cape Cod pour voir si j'y apercevrais une grande quantité de requins.  Figurez-vous que visibles dans l'eau peu profonde près des plages, je n'en ai trouvé seulement qu'un.  Ce que je ne sais pas par contre, c'est quand est-ce que les images satellites ont été captées.  Était-ce pendant la haute saison ou pas?


J'ai fais quelques vols de drone, bien que pas autant que je l'aurais voulu.  Je n'ai pas réussi à capter d'images de requins, seulement les phoques et ça ce fut plutôt facile.

Depuis toujours les requins me fascinent, j'ai énormément lu sur eux et je n'ai pas terminé de le faire.  Je n'en ai pas eu l'occasion cette fois-ci, mais lorsque je retournerai à Cape Cod éventuellement, je compte bien me rendre à Marconi Beach aux alentours du coucher du soleil et tenter de capter des images de ces créatures fascinantes avec le drone.  Si je me fie à Sharktivity, c'est à cet endroit et à cette heure qu'ils se manifestent le plus régulièrement.

Outre ma journée de kite et quelques vols de drone, mon séjour à Cape Cod m'a permis de visiter un peu la région, relaxer et profiter de belles discussions avec les amies.

Monik qui est une fervente pêcheuse à la mouche a tenté sa chance à quelques reprises.  Cependant la chance ne fût pas avec elle pour le Bar Rayé.  Plusieurs conditions entrent en ligne de compte, la marée, la température, l'heure... La regarder manier sa canne à pêche a un effet apaisant, cette discipline semble apporter une certaine zénitude qui me plaît beaucoup.  Avant tout cela m'apparaît être un art et c'est très beau à regarder.


Voyant les prévisions météorologiques s'annoncer, il y avait lieu de prendre une décision sur le moment du départ.

Ce mon coté, il me restait du temps et je n'avais pas tellement le goût de partir.  En même temps, Earl nous annonçait de fortes pluies.  Comme j'avais envie d'en profiter au maximum, j'ai choisi de planifier mon départ en même temps que les filles, après le déluge.  Je souhaitais profiter entièrement de la dernière journée de beau temps, mais aussi ne pas devoir rouler toute la journée dans la pluie comme j'ai dû l'endurer avant d'arriver.

J'aime les jours de déluge en camping.  Bien-sûr, je ne dors pas dans une tente, me direz-vous. Mais j'adore entendre la pluie qui claque sur le toit de ma roulotte... Puis mettre un petit peu de chauffage et me blottir pour écouter un bon film, ou encore lire un peu.  Pour moi c'est un petit moment de bonheur et de relaxation totale.

Ça explique peut-être pourquoi j'aime autant aller camper tard en automne également.

Juste avant le déluge on a profité du moment pour aller visiter la plage de Marconi Beach, moi qui espérais filmer les requins avec le drone.  Cependant la brume était déjà bien installée, avec la vue sur un surfeur tout seul et un phoque à proximité...  Je ne sais trop si j'avais envie d'approuver le projet du surfeur.  Céline, elle, espérait voir le phoque se faire manger en direct devant-nous.  On reconnaît tout de suite notre policière préférée en quête d'émotions fortes!

Quand la pluie a commencé, nous nous sommes mises en direction du camping avec un petit arrêt au JT's Seafood restaurant à Brewster où j'ai mangé le meilleur panini de homard de ma vie.  Sérieusement, je devrai absolument retourner à cet endroit à ma prochaine visite!  Le déluge est tombé en pleine puissance pendant qu'on était sur la terrasse (qui était couverte).  Les gouttières faisaient des cascades, c'était plutôt impressionnant.  

À notre retour au véhicule, on a trouvé Skye roulée en boule sur le siège conducteur, ce qu'elle ne fait jamais habituellement.  Manifestement la forte pluie qui claquait sur le toit du camion l'a impressionnée et elle a cherché du réconfort en se couchant sur mon siège.

Le chemin du retour en direction de la maison s'est très bien passé.  Ça s'est fait en équipages où moi et les filles nous sommes suivies jusqu'à ma sortie d'autoroute à Varennes.

Skye était tellement contente de retrouver la maison.  Dès qu'elle est débarquée du camion, elle a couru dans le garage, puis est allée s'asseoir devant la porte d'entrée principale de la maison, me pressant de lui ouvrir.

Au lendemain cependant, Skye demandait à aller en auto... Comme si elle voulait avoir le meilleur de toutes les situations:  Être dans le confort de la maison, tout en profitant du rythme de vacances où l'on partait se balader en voiture à tous les jours.  Hé non ma Skye, profites bien de ton coussin, les prochaines vacances ça sera au printemps!

C'est maintenant le retour des petites routines quotidiennes, incluant les promenades au parc St-Charles pour Skye, habitude qui n'a pas arrêté de lui plaire même après avoir déambulé dans les sentiers grandioses du Colorado, de l'Utah et de l'Oregon.  Combien de Labradors peuvent se targuer d'avoir vu autant de paysages?

À peine suis-je de retour que je rêve déjà au prochain projet.  En même temps je ne veux pas repartir trop vite, ni trop tard.  Je cherche l'équilibre entre ne pas devenir trop épuisée et blasée avant le départ, tout en ayant le temps de désirer l'aventure et avoir le temps de surfer sur le rêve et le plaisir de planifier le projet.

2025 est un chiffre qui me parle et me semble raisonnable pour un autre voyage de quelques mois en été.  Après 2025, peut-être un congé différé de six mois pour un autre projet qui murira éventuellement dans ma tête.

Une chose est sûre, ce voyage-ci m'a appris plusieurs trucs sur moi-même et m'a confirmé certaines autres choses que je savais déjà.  J'ai réalisé aussi que la vie est pleine d'imprévus et que les déceptions sont pas mal toutes remplacées par de belles surprises.

J'ai pu me confirmer que j'aime les moments de solitude, mais qu'en même temps j'ai besoin de contacts humains positifs.  Une semaine ou deux à explorer le continent seule avec Skye, c'est extraordinaire.  Dans ces moments là, je me sens comme une éponge, j'absorbe tout ce que je vois, ce que j'entends et ce que je sens avec des émotions multipliées par mille.  

Les souvenirs des découvertes vécues en solitaire marquent pour toute la vie.  Mais rejoindre des amis au bout de ce moment, c'est tellement réconfortant, ça tisse des liens forts aussi.  

Les émotions vécues pendant un voyage de ce type ont besoin d'être partagées, du moins, selon ma façon de le vivre.  Avoir des amis qui gardent le contact avec moi et apprécient sincèrement que je les aie choisis pour donner des nouvelles en exclusivité, ça fait du bien aussi.

Ma prose de ce soir se terminera avec Tom Petty.  Parce que un roadtrip sans Tom Petty est assurément un roadtrip sans moi.  Tom a fait partie de la trame sonore de mon voyage de 2016, particulièrement pendant ma traversée du Dakota du Sud avec Mudcrutch.  Cette année, je l'ai encore écouté plusieurs fois et j'aurais pu vous suggérer Free Fallin', Won't back down ou encore Learning to Fly qui ont sonné encore et encore dans le Gladiator.  Running Down a Dream demeure la "tune" parfaite de roadtrip qui a su me garder motivée pendant que je regardais défiler les lignes pointillées blanches des autoroutes américaines devant moi.

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