Encore ce printemps, lorsqu'on me demandait si j'étais intéressée à apprendre le "Wing", je répondais par la négative: J'ai en masse de bebelles à trimbaler, je n'ai pas besoin d'ajouter un autre sport par dessus tout ça.
Mais voilà que une fois arrivée à The Gorge et avec cette saison de vent solidement perturbée par El Nina, tout ce que je voyais sur l'eau par les jours de vents légers étaient ces fameuses Wing foil. De quoi percer des dents!
Et puis, quelques petites mésaventures en planche à voile m'ont fait un peu peur et ont sapé ma motivation pendant un certain moment. Ajoutons à cela que le Wing vient avec un équipement d'une simplicité déconcertante. Pas de pied de mat, ni de mat, de rallonges, et toute cette quincaillerie qui fait partie de la complexité de la planche à voile. Ça se limite à une aile gonflable et à une planche. Le seul truc qui peut être un tantinet complexe, c'est le foil, qui à lui-seul peut être monté dans une multitude de configurations: Mât court, mât long, fuselage, aile à grand ratio d'amplitude ou pas...
Reste que avec un foil bien choisi, c'est un sport qui demeure très "Plug and Play", tu gonfles ton aile, tu prends ta planche, et tu t'en vas à l'eau avec ça sans plus de cérémonies.
Pas de cassage de tête avec la proximité des arbres ou autre obstacles pouvant être dangereux pour les lignes de kite, par exemple.
Bref, j'ai craqué. J'ai acheté une aile de Wing et j'ai réservé une leçon privée avec la boutique Big Winds.
Cette leçon aurait dû avoir lieu le 11 août et mon amie Brigitte devait se joindre à moi pour l'occasion. Malheureusement, ce jour là, il n'a pas venté et la leçon a été annulée.
Pour ma part, comme il me restait du temps ici, on a fixé la prise 2 au 23 août et cette fois fut la bonne.
C'est Ela qui fût mon instructrice cette journée là. Ela m'a épatée par sa personnalité et son professionnalisme. Ce petit bout de femme d'à peine 18 ou 19 ans originaire de Jacksonville en Floride est venue passer son été à The Gorge pour apprendre le Wing et ensuite l'enseigner. Étudiante en biologie marine à l'Université de la Floride, le cours en sa compagnie a été agréable, efficace et m'a permis de progresser bien plus vite que je ne l'espérais. Et dire qu'au début de l'été, ma mentor était au même niveau d'apprentissage que moi!
La leçon a débuté avec une aile de 3.5M et un flotteur de planche à voile de 220L équipé d'une dérive. Bref, une petite voile et un trottoir en guise de planche, histoire de ne pas avoir trop à gérer mon équilibre et me concentrer uniquement sur le maniement de la voile.
Ela m'a confié que ses élèves préférés sont les véliplanchistes. J'ai un petit peu compris pourquoi: Les principes en wing sont pratiquement les mêmes qu'en planche, mais en bien plus simple. Quand on veut monter au près, on recule l'aile vers l'arrière. Quand on veut abattre, on avance l'aile vers l'avant. Aussi niaiseux que ça.
Pour tourner? On "Jibe", comme en planche, mais le transfert vers l'autre direction m'a semblé beaucoup moins technique qu'en planche à voile.
Évidemment, pour faire le tout de manière élégante il va me falloir de la pratique. Pour l'instant je n'ai que deux heures à mon actif. Et puis, le foil, ça sera une autre paire de manche. Ça, j'anticipe que ça sera pas mal plus technique.
Néanmoins, en deux heures de leçon, Je suis passée d'une planche de 220L à une planche gonflable de 7' qui se rapproche beaucoup plus du type de planche que j'aurai quand je débuterai mon apprentissage en foil. J'ai appris à monter au près et à jiber des deux côtés. En résumé, c'est un sport qui suggère une progression plutôt rapide ce qui me motive à persévérer.
Ayant à l'esprit que je vais reprendre la route vers l'Est dans quelques jours, je suis allée chez le concessionnaire jeudi pour y faire faire un changement d'huile à mon véhicule.
Mine de rien j'ai parcouru un peu plus de 5000 kilomètres depuis que je suis arrivée en Oregon au début de Juillet. J'avais fait mettre de l'huile neuve à mon arrivée, probablement que cette huile aurait été bonne pour me ramener jusqu'à la maison, mais ça aurait été juste. Il faut garder en tête que je tire une roulotte et qu'il y aura des chaînes de montagnes à traverser, notamment les Rocheuses... Comme je préfère vivre avec la paix d'esprit, je n'ai pas pris de chances. Cela m'évitera d'avoir à me demander si je devrai m'arrêter en chemin pour cela.
Et puis, j'ai toujours eu un excellent service chez le concessionnaire à The Dalles. Vivement le service "Express lane" pour les changements d'huile. À chaque fois que je m'y suis présentée, le délai d'attente pour que mon véhicule soit pris en charge était de 15 à 30 minutes, pas plus. Je me souviens qu'il en avait été de même aussi en 2016 lorsque j'avais fait faire des entretiens sur mon Dodge Journey de l'époque. Si j'avais laissé cela au hasard sur la route, je n'ai aucune idée de quelle sorte de service j'aurais eu droit.
Une fois cela réglé, je me suis mise en route vers le Mont Hood, cette magnifique montagne qui fait partie de mon paysage depuis que je suis ici.
Je me suis arrêtée à Meadows Ski Resort qui est la plus grande station de ski du Mont Hood, j'ai ensuite continué mon chemin pour me rendre à Timberland, où se trouve le célèbre Timberline Lodge.
De là, j'ai pris une petite marche avec Skye pour me rendre jusqu'au début du glacier. C'était une journée plutôt chaude alors je n'ai pas hésité à aller faire quelques pas sur la neige même si j'étais en simple gougounes.
J'ai découvert que depuis la fois où j'étais venue skier à cet endroit à l'été 2016, l'offre au niveau des activités de vélo de montagne a énormément évolué.
Il est maintenant possible d'y faire de la descente en vélo de montagne, avec l'achat d'un billet de remontée mécanique. De ce que j'ai vu, ça a l'air franchement très fun, tellement que j'ai le goût d'y retourner avec mon vélo avant de quitter l'Oregon.
Je suis également retournée visiter le Timberline Lodge. J'en avais déjà parlé dans mon journal de voyage transmis à mes contacts courriels à l'époque, mais l'histoire de cet hôtel mérite que j'en reparle ici.
Le Timberline Lodge a été construit dans le contexte de la crise économique des années 1930. Pour s'assurer qu'un maximum de familles de la région aient un revenu pour passer au travers de la crise, le gouvernement a commandé ce projet et y a embauché pour l'occasion une multitude d'artisans de tous les domaines. C'est d'ailleurs pour encourager la population et pour faire un pied de nez à la situation de crise qu'il fut choisit que soit construit rien de moins qu'un hôtel de luxe. C'est visible dans chacun de ses détails que cet hôtel a été construit avec la plus grande des fiertés, lequel est maintenant inscrit au registre national des lieux historiques.
L'endroit n'est pas célèbre que par son histoire, il a aussi servi de décor pour certaines des scènes extérieures du film de Stanley Kubrick "The Shining".
Il y règne une ambiance particulièrement chaleureuse et je n'ai pas résisté à l'envie de m'assoir un moment dans ce magnifique hall en forme hexagone, juste au pied de la cheminée.
Encore une fois, je me suis dit qu'il faudrait absolument que je revienne en hiver pour y skier et m'y loger. Ce n'est tout de même pas donné, le prix des chambres se situe entre $205 et $420 US la nuit... Mais quelques jours, pour se gâter!
Après avoir visité le Mt St-Helens, j'en ai appris beaucoup sur les volcans. Désormais, je ne regarderai plus jamais le Mt Hood de la même manière. Suite à mes lectures et en l'observant sur place, je me rends compte qu'en 2016 quand j'ai skié Timberline, je skiais carrément sur une coulée de lave! Le Timberline Lodge est d'ailleurs lui-même construit au pied de la coulée.
Quand on regarde vers le sommet sur son flanc sud, on voit les vestiges d'un cratère dans lequel un dôme de lave s'est reformé. On a beau lire que les comportements antérieurs du Mt Hood ne se sont pas avérés aussi explosifs que le Mt St-Helens, Hood ayant plutôt tendance à faire des coulés de Lahar, cette montagne majestueuse demeure d'abord et avant tout un stratovolcan. De quoi nous inciter à la considérer avec respect.
Hier, j'ai profité du vent et j'ai sorti un petit rig de planche à voile à Stevenson pour l'occasion. Ce fut de la 4.2 avec la 85L tout l'après-midi.
Ça fait du bien de jouer sur l'eau!
Depuis quelques jours, Donovan s'invite souvent dans mes balades de Jeep avec son Hurdy Gurdy Man. Je ne peux pas passer à côté!

















